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186 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE 6° L'époque du transfert du vénérable chef four– nit une autre preuve en faveur des églises de Saint– Sylvestre et d'Aoste. En effet, quelle que soit l'opi– nion que l'on embrasse par rapport au fait lui-même, que saint Grat ait apporté à Rome l'insigne relique,,. comme nous l'avons raconté (1), on que des moines grecs, fnyant la persécution de l'empereur Cons– tantin Copronyme, l'aient dérobée aux recherches sacrilèges des iconoclastes et l'aient déposée dans l'église de Saint-Sylvestre, d'où le nom In Oapite; il sera tonjours vrai de dire que, sur la fin dn hui– tième siècle, elle était vénérée dans la capitale de la chrétienté. Des historiens rapportent qu'en 850 la tête du saint Précurseur fnt transférée avec pom– pe de Comanes à Constantinople par les soins du patriarche saint Ignace; toutefois ces auteurs n'af– firment pas que la tête fût entière. Ce n'est qu'une partie qui a pu être l'objet de cette glorieuse trans– lation. Plus tard, en 1098, à l'époque des croisades, une partie de cette relique fnt apportée à Gênes, et en 1205 une autre partie alla enrichir la cathé– drale d'Amiens. Mais, longtemps auparavant, l'église de Saint-Sylvestre à Rome était gardienne de la partie supérieure du saint chef. C'est ce que nous apprend le dominicain Martin de Pologne, cité par le cardinal Baronius, lequel écrivait en 1250. D'au– tre part, le chanoine de la Cathédrale d'Aoste, Jacques Des Cours composa, vers 1276, l'office de (1) L'office moderne de saint Grat ne mentionne pas l'in– vention du chef de saint Jean-Baptiste, que des biographes attribuent à notre prélat. Aussi nous n'insistons pas sur ce point. Notre thèse roule uniquement sur le fait de la présence à Aoste de la mâchoire inférieure de saint Grat.