BASA

226 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE en un monument remarquable. L'ancienne église, dé1liée à saint Pierre apôtre, qui avait vu se grou– per autour d'elle l'archidiacre saint Ours et ses con– frères, tombait en ruines. L'évêque Anselme la re– construisit à neuf sur le même emplacement et la consacra le 28 octobre, jour de la fête des apôtres saints Simon et Jude (1). C'est le même édifice religieux qui s'offre aujourd'hui à nos regards tout raclieux de la majesté des siècles, sauf les deux nefs collatérales qui furent ajoutées à la fin du quinziè– me siècle. La grande nef élevée par Anselme était aussi plus élancée (2). Ce n'était pas assez d'avoir bâti à ses frais cette œnvre monumentale. L'évêque Anselme voulut en assurer l'existence dans l'aven ir. Il fit construire un grand mur d'enceinte qui enfermait la Collé– giale et toutes les maisons voisines servant d'habi– tation aux chanoines, dans le but évident de ga– rantir tout ce corps de bâtiments contre les surprises de bandes hostiles et contre les débordements du Bnthier (3). Cette mesure de prévoyance n'eut pas cependant tout son effet. Les barbares et les armées ennemies qui saccagèrent, dans le dixième siècle, la Cité d'Aoste, n'épargnèrent pas les paisibles de– meures des chanoines de Saint-Ours. Dans les siè– cles suivants, le Buthier envahit plus d'une fois (1) P. Genand, - L'Insigne Collégiale de Saint·Ours. (2) Cibrario et D. Promis visitèrent en 1832 la partie des anciens murs qui dépassent la voûte moderne et y retrouvè– rent des peintures appartenant au style bizantin du commence– ment du xme siècle. Elles représentent les apôtres. C'est ce qu'on peut constater aujourd'hui encore. (3) P. Genand.