BASA
ANSELME I 229 surtout à la Collégiale, et nous donne la mesure <le son influence et de sa capacité dans les affaires. La dignité de comte équivalait à celle de gouver– neur civil. Ce titre n'était pas une simple distinc– tion honorifique; il impliquait une réelle juridiction temporelle qui s'exerçait dans une province sous l'autorité royale. L'évêque Anselme fut un véritable administrateur ci vil, s'occupant de tous les intérêts matériels de son peuple, laissant cependant à un de ses officiers séculiers le commandement militaire. Aoste étant un pays de frontière, les fonctions de comte y devenaient d'autant plus difficiles et déli– cates. Il n'apparaît nulle part que les prédécesseurs 11' Anselme sur le siège épiscopal d'Aoste aient été investis de la dignité de comte. Et comment notee prélat l'obtint-il T Nous pouvons conjecturer qu'elle lni fut conférée en 923 par le roi Rodolphe II. Voici en quelles circonstances. Rodolphe I, roi de la Bourgogne Transjurane, en mourant en 911, avait laissé le trône à son fils Rodolphe II. Bérenger I, duc de Frioul, roi d'Italie, avait mécontenté les grands de ses Etats, et sur– tout Boniface, marquis de Toscane, et Adalbert, :fils cl' Anschaire, marquis d'I vrée. Ceux-ci, voulant lui opposer un rival, offrirent la couronne d'Italie au roi de Bourgogne. Plein d'ambition, Rodolphe accepta les propositions qui lui furent faites. En 924, il franchit la montagne de la Colonne-.Joux (Petit– Saint-Bernard), à la tête d'une armée, longea la Vallée d'Aoste, mit en fuite Bérenger, son compé– titeur, et se fit couronner roi d'Italie à Pavie. En 923, le prince victorieux rentra dans ses Etats de Bourgogne, en reprenant la voie des Alpes. C'est 20
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