BASA

230 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE en cette année qu'étant à Aoste il approuva la do– nation de l'évêque Anselme. Ne peut-on pas pré– sumer avec raison que le nouveau roi d'Italie, sen– sible aux services que l'évêque d'Aoste lui avait rendus en lui facilitant le passage des Alpes et son élévation au trône d'Italie, s'empressa de lui té– moigner sa reconnaissance, en le créant comte d'Aoste, après · son couronnement à Pavie î Il ne faisait que répondre aux vœux des habitants de la Vallée. Nous voyons, au dixième siècle, l'autorité de l'évêque se substituer partout à l'autorité disparue du comte. Les Sarrasins et les Hongrois assaillent et exterminent les populations, les gouverneurs ci– vils et militaires trahissent leur souverain. Aban– <lonnés et sans cesse exposés au danger, les peuples naturellement se tournent vers leurs chefs spirituels et implorent leur protection. Les évêques, par leurs prières et leur influence morale, arrêtent les dévas– tations des vainqueurs. Non seulement ils ensei– gnent et répandent les grâces de leur divin minis– tère; on les voit encore organiser la charité, présider aux travaux publics, se faire les défenseurs de leurs ouailles menacées, diriger les affaires civiles, rem– plir, en un mot, la mission dont l'Etat est devenu incapable. Sans exagérer, nous supposons que l'é– vêque Anselme I fut llll de ces hommes providen– tiels. Rodolphe, en le créant comte d'Aoste, accomplit– il cet acte comme roi de Bourgogne ou comme roi d'Italie 1 Nous croyons que ce fut à ce dernier titre. Car nos évêques continuèrent à comnwniquer offi– ciellement avec leurs collègues d'Italie. Comme nous le verrons, l'évêque Griffon II fut témoin, en 945, au testament d'Atton, évêque de Verceil, et

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