BASA
ANSELME I 231 Luittefred intervint au concile de Milan, tenu en 966. Si notre pays eût été détaché de l'Italie et incorporé au royaume de la Bourgogne Transjurane, ses souverains n'auraient-ils pas aussitôt rompu les liens canoniques qui unissaient noq évêques aux vrélats italiens ~ Qui ne sait cornbien les souverains du moyen âge étaient ombrageux et craignaient que les évêques leurs sujets n'eussent compromis leur pouvoir par des relations étrangères ~ C'est donc comme roi d'Italie que Rodolphe II donna sa sanction à la charte de 923 (1). Nous es– timons aussi que l'évêque Anselme octroya aux deux chapitres des biens relevant du comté, puis– qu'il sollicita de son souverain la confirmation de son acte, et édicta l'amende de huit livres d'or pur contre ceux qui auraient osé contester sa donation. Toutefois on ne peut conclure que Rodolphe ait attaché la dignité et les fonctions de comte au siège épiscopal d'Aoste. Ce fut plutôt une charge person– nelle : car nous ne voyons pas les successeurs im– médiats d'Anselme figurer comme comtes d'Aoste. La personne de notre évêque a exercé la critique de Pierre de Rivaz. L'historien valaisan prétend qu'Anselme I n'était autre qu'un noble laïque, à la, fois comte d'Aoste et de Nyon en Suisse, qui avait en commende l'évêché d'Aoste, se contentant d'en percevoir les revenus et en abandonnant les fonc– tions spirituelles à un vicaire général (2). Cette assertion est purement gratuite, elle n'est étayée d'aucune preuve. Elle mérite .cependant une réfu– tation. (1) Durandi, Alpi Graie; Casalis, Dizion. geogr. (2) Hist. patr. Mon. Ch. II. c. 28, Note de Rivaz.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=