BASA
232 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE Observons d'abord que nulle part l'évêque d'Aoste ne s'appelle comte de Nyon ou des Equestres, et celui-ci ne se qualifie point d'évêque d'Aoste. Ces deux titres si différents l'un de l'autre n'ont jamais été réunis en la même personne. Les deux Anselme sont deux personnages distincts; ils n'ont de com– mun que le nom et la dignité de comte. De fait, tandis qu'Anselme de Nyon reconnaît pour père un autre Anselme, Anselme d'Aoste fut :fils de Bovo. Celui-ci fut _membre de la Congrégation de Saint– Ours; élu évêque, il enrichit de ses bienfaits le cha– pitre de la Cathédrale et surtout celui de la Collé– giale, où il voulut être enseveli. Ces faits, qui nous sont acquis par l'histoire, laissent-ils soupçonner qu'il fût un comte séculier, et pourraient-ils être attribués au comte de Nyon 1 Nous ne nions pas que, dans le cours du moyen âge, il y ait eu, en France et ailleurs des évêchés tenus quelquefois en commende par des princes séculiers. Mais peut-on émettre la même assertion par rapport à nos évêques 1 Aucun document ne l'appuie. Tandis que nous voyons saint Grat, saint Joconde, dans le neuvième siècle, se dévouer à la sanctification de leur troupeau avec un zèle qui les a fait placer sur les saints autels, et au même siècle et au siècle suivant, Ratbon, Luittefred, Anselme II assister à des conciles tenus en Italie et en France, ne sommes-nous pas fondés à dire que nos évêques étaient de véritables évêques, revêtus du caractère sacré et remplissant personnellement les devoirs du bon pasteur 1 Si l'on peut constater des lacunes dans le catalogue des évêques d'Aoste, elles sont. le résultat de la disparition des anciens documents et n'accusent nullement l'existence d'évêques qui
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