BASA
ANSELME I 235 de la Collégiale. Ce lieu ùe refuge était plus sûr, ayant été, grâce à ses soins prévoyants, muni d'une enceinte élevée et mise à couvert au moins d'un coup de main. La Collégiale, d'ailleurs, n'avait-elle pas conservé pour lui tous ses attraits ? pouvait-il oublier qu'il avait été tiré de son sein~ C'est là que nos évêques, depuis Anselme, résidèrent pen– dan t près de trois siècles, confiants en la protection des glorieux saint Ours et saint Grat, dont ils gar– daient pieusement le tombeau . Plusieurs historiens, s'appuyant sur des Mémoires anciens (1), font dater de l'an 925 environ l'exis– tence du couvent de Verrès, cette maison antique qui est aujourd'hui encore debout, après avoir défié les révolutions des siècles, et en attribuent la fon– dation à Adalbert I, marquis d'Ivrée (2). Ce noble seigneur mourut au plus tard en 929 (3). Son insi– gne libéralité aurait, avant sa mort, donné nais– sance à ce monastère. Il est certain qu'Adalbert rachetait les vices d'ambition et de perfidie, qui ont souillé sa mémoire, par un grand amour pour les pauvres, tellement qu'il leur distribuait souvent, à défaut d'argent, les pierres précieuses qu'il por- (1) Hist. patr. Mon. Ch. Il, col. 9i, note du prieur Gal. - L a Prévôté de Saint-Gilles de Verrès, par le ch. P.-E. Duc. (2) D'autres historiens, le Theatrum Statuum Regiae Oelsitu– dinis Sabaudiae, Ducis, p. 50, etc. rapportent rétablissement de cette maison à l'an 985, tout en reconnaissant pour son fonda– teur un des marquis d'Ivrée. Cette date n'est pas admissible: car en 961, Adalbert II fat chassé de la marche d'Ivrée par l'empereur Othon le Grand et mourut en exil. Son frère Con– rad n'apparait avec Je titre de marquis d'Ivrée qu'en 987. (3) Dionisotti, I ReaU d'Italia, p. 17.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=