BASA
ANSELME I 237 qui n'est pas admissible. On a confondu les mar– quis d'Ivrée avec ceux de Montferrat. Ceux-ci n'ont jamais eu aucune ingérence dans la Vallée, pas plus que les marquis de Suse (1). Et pourqÙoi le ~arquis Adalbart I, lui étranger au pays d'Aoste, voulut-il lui faire du bien, en édi– fiant le monastère de Verrès, et en dotant celui de Saint-Ours. Des œuvres de ce genre ne s'accom– plissent guère, si le bienfaiteur n'est lié par des raisons d'intérêt ou de sympathie au lieu qui les voit naître et s'élever. Il faut donc croire qu'Adal– bert avait des raisons de famille avec notre Vallée, ou qu'il y possédait des biens, ou qu'il y couvrait un emploi. Il a pu exercer dans le pays des fonc– tions de vicomte on de vidomne ou de chef mili– taire, sous l'épiscopat d'Anselme I. Ces charges étaient, à cette époque, fort recherchées même par de hauts et puissants seigneurs; elles pouvaient conduire, comme bien des faits le prouvent, à l'ab· sorption de la juridiction temporelle au profit des séculiers et au détriment de la puissance de l'évêque. Quoi qu'il en soit, une tradition respectable regarde les marquis d'Ivrée comme les bienfaiteurs insignes des deux maisons religieuses que nous avons men– tionnées. Nous ne connaissons pas l'année précise de la mort d'Anselme I (2). Nous pensons qu'il ne pro– longea pas son existence au-delà de l'année 940. Il (1) Cibrario, Documenti, etc. p. 369. Ce qui a pu donner lieu à cette confusion, c'est que les seigneurs de Challand, bien– faiteurs du couvent de Verrès, descendaient des marquis de Montferrat. (2) Claude Mochet, Profil hist., affirme qu'Anselme I mourut
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