BASA

GRIFFON II 241 et les établit même au Mont-Joux, à condition qu'ils fermeraient à son rival tous les passages con– duisant en Italie. Ceci se passait en 943. Cet éta– blissement des Sarrasins au Mont-Joux par Hugues ne nous le montre-t-il pas comme maître véritable du pays T C'est par notre Vallée que les barbares purent se rendre aux Alpes pœnines. Le comté avait suivi les destinées d'Hugues de Provence de– venu roi d'Italie 1 Installés au Mont-Joux, les Sarrasins organisèrent le brigandage sur toute la ligne des Alpes. Enhar– dis par l'impunité qui leur était accordée, ils se fortifièrent sur les hauteurs et élevèrent quelques– uns des châteaux dont nous voyons aujourd'hui encore les restes grandioses, par exemple le château de Montmayeur à Arvier. Ils donnaient la mort aux Yoyageurs qui leur déplaisaient, exigeaient des autres une forte rançon, se répandaient sur les col– lines et les plaines, tuant, pillant, emportant le butin dans leurs repaires. « Le nombre de chrétiens qu'ils égorgèrent fut si grand, dit Luitprand (1), que celui-là seul peut s'en faire une idée, qui a inscrit leurs noms dans le livre de vie. » L'histo– rien apostrophant ensuite H _ugues, l'auteur de tous ces maux, s'écrie : « Voilà, Roi inique, une étrange manière de défendre tes Etats ! Hérode, pour n'être pas privé d'un royaume terrestre, ne craignit pas de faire tuer un grand nombre d'innocents. Toi, au contraire, pour arriver au même but, tu laisses échapper des hommes criminels et dignes de mort. » Le même historien s'adresse au Mont-Joux en ces (l} Hist. 1. 5. c. 7.

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