BASA
ADALGER 257 zième siècle, il y avait des reclus à Aoste. Par son testament du 1er octobre 1317, le prévôt Henri de Quart fit un legs en faveur des reclus d'Aoste (1). Le prieur Gal conjecture que la tour, dont on aper– çoit les restes au milieu des glières de Quart, était une recluserie, laquelle communiquait à l'ancienne église située en cette localité. Dans ces temps de foi ardente du moyen âge, il n'était pas rare de voir des chrétiens s'enterrer vivants au fond d'une caverne, dans des ruines abandonnées ou dans d'é– troites cellules dont ils faisaient murer l'entrée, et où ils menaient une vie de privations, de jeûnes, de prière et de silence (2). Ils n'avaient pour lit que la terre nue, pour nourriture que les aliments qu'on leur passait par une petite ouverture, pour siège et pour oreiller qu'une pierre. Non seulement des hommes, mais encore des femmes embrassaient ce genre de vie austère. Ils se renfermaient ainsi les uns, pendant quelques années, les autres jus– qu'à leur mort. On les regardait comme des saints de leur vivant, on leur attribuait même des mira– cles. Les religieux, les bénédictins surtout, tenaient à honneur d'avoir dans leurs couvents des cellules habitées par des moines reclus. On peut croire que la recluserie de Quart était occupée par la reli– gieuse, bénédictine peut-être, à laquelle l'évêque Adalger adressa son traité sur les vertus chrétien– nes. Au douzième siècle, l'église de Quart dépendait du prieuré bénédictin de Saiut-Jean de Genève. (1) «Item (legavit) reclusis Auguste cuilibet quinque solidos. » (2) S. Grégoire de Tours, au septième siècle, mentionne dans ses écrits un grand nombre de ces martyrs volontaires.
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