BASA

260 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE compagnons qu'en payant un forte rançon. Cet événement causa une sensation extraordinaire. De toutes parts, les seigneurs et le peuple se levèrent pour chasser les Sarrasins des Alpes. Maints com– bats furent engagés. Les barbares furent presque tous exterminés. Cependant, s'il en faut croire de vieilles chroniques, il en resta encore quelques grou– pes au sein des vallées des Alpes, jusqu'aux pre– mières années du onzième siècle (1). On croit même en retrouver aujourd'hui la descendance dans la population de Parsy en Savoie et dans la vallée de Bagnes en Valais (2). Dans notre Vallée, la race en est tout à fait perdue. Quels furent les effets de l'établissement des Sar– rasins au Mont-Joux~ Cette question ne manque pas d'intérêt. N0us essayerons d'y répondre, d'après les données générales de l'histoire. On sait que Hugues, roi de Provence et d'Italie et maître de notre Vallée, appela en 943, les Sar– rasins au Mont-Joux, et leur confia la défense de ce passage, qui est la porte de l'Italie, cont.re les troupes de Bérenger II, son ennemi. Les barbares, heureux d'avoir un établissement sûr, acceptèrent avec empressement l'offre. Leurs premiers soins fu– rent de rétablir sur ce sol le paganisme que plu– sieurs d'entre eux pratiquaient. Mais ce lieu sauvage ne pouvait leur fournir les ressources nécessaires à l'existence. Ils se ruèrent sur les vallées d'Entremont et de Gignod, empor– tant le butin dans leur retraite. Occupèrent-ils sen- (1) L. Ménabréa, De laféoclalité dans les Alpes Occiclentales, p. 212. (2) Essai hi1torique sur le canton clu Vlilais, par Bridel.

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