BASA

262 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'.AOSTE alliance avec leurs familles et malheureusement leur inoculèrent leurs erreurs et leurs vices. Leur inva– sion fut funeste au pays. Ils y commirent des vio– lences épouvantables, portant partout le fer et la flamme, semant des ruines autour d'eux. Mais, dans les événements politiques comme dans les actes individuels, la Providence sait tirer le bien du mal. C'est la leçon générale de l'histoire. On croit que, sur plusieurs points de la Vallée, les Sarrasins exploitèrent les mines de nos montagnes, s'adonnèrent à l'agriculture, importèrent le blé noir appelé sarrasin, creusèrent des canaux pour amener les eaux de nos torrents sur les terres arables (1). Toutefois, avant eux, les Salasses et les Romains avaient i-:u fertiliser les côteanx de nos montagnes par des canaux longs de plusieurs kilomètres. Les Sarrasins n'auront-ils pas légué de nouveaux pro– cédés propres à favoriser les progrès de la métal– lurgie comme de l'agriculture 1 On ne peut nier qu'ils ne fussent avancés dans certaines branches de la civilisation matérielle. A ce point de vue, les chrétiens ont bénéficié de leur contact; mais, sous le rapport moral et religieux, leur séjour dans la Vallée n'a pu que fomenter l'impiété, la supers– tition et les passions les plus grossières. Ils appor– tèrent aussi dans le pays la lèpre, cette hideuse maladie si commune en Orient, qu'on dut soigner dans les maladières de Saint-Christophe, d'Arnad et de Donnas. Cette race étrange ne se fusionna qu'en partie (1) C'est «l<'f! Arabes q1:1e vient le ~ystème de canalisation que l'on voit non seulement en Esp11g11e, mais encore en Lom– bardie et en Piémont.

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