BASA
ANSELME III 275 .après avoir tué ou mis en fuite les exacteurs et leurs auxiliaires, se frayèrent le pass.age et descen– dirent dans la Vallée d'Aoste, s'acheminant vers l'Italie méridionale (1). Ces violences, qu'on exer– çait au Mont-Joux sur les voyageurs, montrent évi– demment que saint Bernard n'y avait pas encore érigé son asile de charité. Il fallait que la religion eût pris auparavant possession de ces lieux, pour y faire régner l'ordre et la paix. Nous avons vu l'évêque Anselme III :figurer avec éclat auprès du roi de Bourgogne, à côté des grands seigneurs et prélats du royaume. Il travailla acti– vement à la restauration de l'abbaye de Saint– Maurice. Il se montra zélé pour l'observance de la discipline de l'Eglise, en se rendant assidûment aux conciles provinciaux. On présume aussi qu'il s'appliqua à guérir les plaies qui avaient été faites au diocèse, par suite des invasions des Hongrois et des Sarrasins, et des passages fréquents des ar– mées. La guerre, qui était à l'état permanent dans le pays, pendant une partie du dixième siècle, l'a– vait bouleversé de fond en comble. C'est ce que témoignent des Mémoires anciens (2). Les habitants s'étaient enfuis ou avaient été massacrés, les cam– pagnes n'étaient plus cultivées, faute de bras, la cité avait été comme rasée. Il s'agissait de repeu– pler la Vallée, d'y faire renaître l'ordre et la con– fiance, de créer à nouveau l'agriculture, de rebâtir (1) Gremaud, Documents, etc. (2) « Post varios anfractus bellorum qui banc civitatem aequarunt solo, et fere vallem sine colonis multis temporibus reliquerunt. » Hist. patr. Mon. Script. III, c. 656.
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