BASA
ANSELME III 281 €t y assister au couronnement de l'empereur Conrad le Salique. Il put contempler de ses yeux le spéc– tacle réjouissant de la renaissance du pays à une nouvelle vie. Les historiens nous apprennent qu'il partit d'Ivrée, au commencement de l'année 1027, et se mit en marche vers Rome, accompagné du roi Rodolphe de Bourgogne. Pour venir à Ivrée, Canut a dû évidemment franchir le Grand ou le Petit-Saint-Bernard. C'est à la seconde moitié du dixième siècle et au commencement du onzième qu'il faut attribuer l'origine des plus antiques châteaux dont les ruines sont éparses sur tout le parcours de la Vallée. Les Sarrasins, nous l'avons dit, commencèrent, vers 950 à élever <les donjons avec enceinte sur des lieux {1e difficile accès, d'où ils se précipitaient sur les passants pour les rançonner, et sur les villages voi– sins, pour les piller et en emporter les denrées, les troupeaux, les femmes mêmes et les enfants. Pour 1eur rléfense, celle de leurs terres et de leurs habi– tants, <les guerriers puissants et intrépides, indigè- 11es ou étrangers, édifièrent pareillement des castels, et, à l'expulsion des Sarrasins, ils occupèrent les leur. C'est là, à notre avis, l'origine de la féodalité chez nous. Ces seigneurs, ne compt.ant que sur la force de leur épée et la puissance de résistance de leurs donjons, se rendirent presque indépendants de l'autorité souveraine. Celle-ci, paralysée par sa propre faiblesse, n'avait guère action sur eux. A– joutez son éloignement et le manque de fonction– naires pnblics. La décentralisation, en ces temps, était parfaite. L'évêque, il est vrai, était supérieur à ces sei– gneurs dans la hiérarchie du pouvoir temporel. Mais
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