BASA

282 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE c'est surtout dans la Cité que l'évêque déployait sa ·supériorité; hors de là, il partageait le territoire avec une foule de gentilshommes, qui, par des voie& légitimes ou illégitimes, étaient parvenus à se tail– ler un fief dans la Vallée. Chacun d'eux, à l'ombre de son castel, exerçait sur ses terres à peu près les mêmes prérogatives qni compétaient à l'évêque. La plupart du temps, ils se considéraient comme les délégués administratifs, judiciaires et militaires du souverain ùans la zone de leur territoire, sans de– voir rendre compte à personne de leurs actes (1); et leurs attributions, avec leurs propriétés, ils les transmettaient à leurs descendants. Ils ne jouis– saient pas cependant des droits régaliens qui, d'or– dinaire, étaient concédés à l'évêque (2). Telle est, croyons-nous, l'origine des seigneuries de Ohallant, de Bard, de Montjovet, d'Avise, etc., aujourd'hui éteintes. Elles remontent à l'époque qne nous étudions. Nous avons épuisé la série ùes faits qui se rap– portent à l'épiscopat d'Anselme III (3). (1) Le régime féodal était la fusion de la souveraineté et de la propriété, c'est-à dire, suivant la définition de Guizot, « l'attribution du propriétaire <ln sol de tout on de presque tont ce qni constitue le pouvoir pnblic. ~ (Goiirs d'Histoire moderne). \2) Les régales Ront les rontes, les fleuves navigables, les ports, les tributs, le8 biens vacants, les biens que la loi enlève aux indignes, la faculté de battre monnaie, celle d'étab lir des magistrats, les revenus des salines, les mines, etc. .L. Ména- . bréa, 1. c. (3) On trouve dans les Mon. Hist. patr., Ch. IT, à la date de l'année 1006, un acte de donation en faveur des chanoines de Verrès. Nous croyons que cette date est fausse et que la

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