BASA

BURCHARD Ill 287 Les vicomtes avaient pour devoir de protéger les églises avec leurs propres forces et de commander à la guerre les contingents des seigneurs ecclésias– tiques, qui, à teneur des saints canons, ne pouvaient servir en personne. Ces sortes de charges, qu'on avait converties en de véritables fiefs, étaient un moyen qui s'offrait anx vicomtes de s'emparer de la réalité du pouvoir, pour n'en laisser au clergé qu'une vaine apparence (1). Humbert aux Blanches Mains, qui était parent du roi Rodolphe et tout-puissant à la cour, se sera fait adjuger, à la mort d'Anselme III, avec le gou– vernement le titre comital d'Aoste. Déjà en 1018, il remplissait l'office de comte dans le comté de Nyon ; avec les années, il ne fit qu'agrandir so11 pouvoir. Le faible Rodolphe III n'aura pu résister à ses instances, d'autant plus qu'Humbert lui avait rendu <les services signalés et qne l'évêque Burchard ue s'annonçait pas avec les qualités d'un bon ad– ministrateur. C'est donc, à notre avis, en 1025 qu'il faut placer la date de la sujétion de la Vallée d'Aoste à la Maison de Savoie. Humbert continua à se reconnaître le vassal de la couronne de Bour– gogne; mais, en 1032, à la mort de Rodolphe III, qui mit fin à ce royaume, il rendit hommage à l'empereur Conrad d'Allemagne et gouverna ses Etats d'une manière à pen près indépendante (2). Le 16 .novembre 1025, l'évêque Burchard, con- (1) Léon Ménabrea, De la féodaUté dans les Alpes Occident. (2) Ce n'est pas à dire que Je comté d'Aoste ait été ·le pre– mier flenron de la couronne d'Humbert. Il possédait déjà te comté de la Savoie Propre et de Belley. Il n'acquit la Mau– Jienne qu'en 1034. Carutti, !. c. p. 96.

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