BASA

BURCHARD III 295 A saint Bernard de Menthon revient la gloire d'avoir délivré le Mont-Joux de la présence des exacteurs ou des brigands qui l'infestaient (1). Ce n'est cependant qu'après 1034 qu'il put édifier les deux célèbres hospices, qui ont traversé les siècles. Car les mouvements d'armes et la guerre qui, en 1033 et 1034, agitaient la Vallée d'Aoste et le Va– lais, n'étaient pas favorables à une pareille entre– prise. En attendant des jours plus paisibles, saint Bernard exerçait son apostolat dans les vallées de nos Alpes. Les habitants étaient plongés dans une profonde ignorance, les mœurs étaient brutales et fort relâchées, les superstitions anciennes encore vivaces, le paganisme même comptait parmi eux quelques sectateurs attardés. Ces vices et ces er– reurs étaient, en grande partie, le fait du contact prolongé des habitants avec les Sarrnsins. Saint (1) Voir les Vies du Saint. Les historiens ne sont pas d'ac– cord sur !"époque où il a vécu. Les uns le font mourir en 1007 ou 1008; les autres reculent sa mort jusqu'à 1081 ou 1086. Nous avons essayé de prouver dans notre Etude critique: A quelle date e&t mort saint Bernard de Menthon 'f que le saint est mort en 1081, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Nos argu– ments peuvent se réduire aux trois suivants: 1° Avant 1027, le passage du Mont-Joux n'était pas libre et n'offrait point de sécurité; un hospice ne pouvait y exister dans ces conditions. 2° Les anciennes Vies du Saint, qui fixent sa mort à 1007 ou 1008, manquent de tout caractère d'authenticité et fourmillent d'absurdités; elles ne méritent par conséquent aucune atten– tion au sujet de la date de sa mort. 3° Les anciennes Vies exemptes d'erreurs historiques et dignes de foi, mentionnent la rencontre du saint, quelques semaines avant sa mort, avec l'empereur Henri IV à. Pavie. Or, cette entrevue n'a pu avoir lieu qu'en 1081. Reste donc à conclure que notre saint est mort eette année.