BASA
AUGUSTIN TRYPHON 303 taient en prés, champs, vignes, forêts et alpéages avec leurs cours d'eau. Le comte, ayant en vue le remède de son âme et de celle de ses parents, :fit cette donation au chapitre de la Cathédrale proba– blement pour deux portions, et à celui de la Collé– giale pour une portion. Il se réserva cependant l'usufruit, sa vie durant, de ces meubles et immeu– bles. Cet acte fut rédigé dans la Cathédrale dédiée à Sainte-Marie par le prêtre Pierre, substitut du chancelier Bovo. Il fut signé par le comte Hum– bert, par ses quatre fils, Odon qui recueillit la suc– cession de ses Etats, Amédée qui mourut avant lui, Aymon, évêque de Sion et Burchard abbé de Saint– Maurice, ainsi que par Pierre, fils d'ûdon et de la comtesse Adélaïde (1). Ce n'est pas à dire que tous cefl princes se soient assemblés en 1040 à Aoste. Seulement, pour s'assurer mieux la possession des terres qui leur avaient été concédées, les chanoines soumirent la charte, qui constituait le titre de leur acquisition, à la signature de ces princes, à l'occa– sion du passage de chacun d'eux à Aoste (2). L'acte, que nous venons d'analyser, jette une vive lumière sur la situation canonique des chanoines de la Cathédrale et de la Collégiale. Les expressions « ordre canonial, canoniclili ordine, » qui leur sont appliquées, démontrent évidemment que la vie ré– gulière et commune, telle qu'elle avait été établie au neuvième siècle, était encore en pleine obser- (1) Hist. pafr. Mon. Ch. 1. (2) Les deux chapitres ont joui des propriétés de Derby jusqu'au xrxe siècle. Ils y exerçaient une véritable juridiction temporelle; chacun d'eux y avait sa maison forte. Ils n'ont jamais passé reconnaissance de cette seigneurie aux souverains.
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