BASA

AUGUSTIN TRYPHON 307 Ce n'est pas tout. Muni de pleins pouvoirs, Ber– nard prend possession du Mont-Joux; il Je bénit et y élève Ja Oroix, symbole auguste de notre Ré– demption. Il n'oublie pas toutefois les besoins des pèlerins et des voyageurs qui franchissent ce som– met des Alpes pœnines. Plein de confiance en la protection de saint Nicolas, évêque de Myre, il entreprend la construction d'un nouvel hospice et d'une église, non plus sur le Plan de Jupiter souillé par tant d'abominations, mais sur le point culmi– nant du col qui appartient à la Suisse. Il recueille les fonds d'argent nécessaires, fait améliorer les routes de la montagne et préparer les matériaux imr place. Les ouvriers travaillent activement pen– dant plusieurs années. Vraisemblablement la maison hospitalière avec l'église, mise sous le vocable de saint Nicolas, fut achevée en 1049 et aussitôt ou– verte au public (1). La mission de saint Bernard ne se bornait pas au rétablissement de l'hospice du Mont-Joux. Il était aussi suscité par la Providence pour purifier les Alpes graies (2) et pour y élever un second hospice servant d'asile aux voyageurs. Le saint apôtre s'achemine vers la Colonne-Joux, ainsi ap– pelée du nom d'une haute colonne qui dominait ce plateau, et au sommet de laquelle resplendissait une grande escarboucle. Cette pierre était considé– rée comme l'œil de Jupiter, par lequel le dieu vo- dragon écrasé sous les pieds de son vainqueur. C'est le démon terrasaé au Mont-Joux p!!.r saint Bernard. (1) Mgr Luquet, Etudes histor. sur le <hand-Saint-Bernard, p. 101. - A quelle date est mo1·t saint Bernard de Menthon P (2) Le Petit-Saint-Bernard.

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