BASA

308 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE yait les infirmités humaines. En le regardant avec confiance et en lui faisant des offrandes, les gens crédules s'imaginaient obtenir la guérison de leurs maladies. Bernard, dans cette seconde entreprise, n'eut pas à lutter contre des brigands. Il lui fut facile d'enlever l'escarboucle et d'anéantir toute trace d'idolâtrie en ce lieu. Comme au Mont-Joux, il s'empressa d'y édifier, sur la partie supérieure du plateau, un hospice sous la protection de saint Nicolas, pour le soulagement des pauvres voyageurs. Pendant que l'apôtre de nos Alpes dépensait les trésors de son ardente charité an service de l'hu– manité besoigneuse, l'archidiacre Pierre de Duin vint à mourir. Bernard, déjà l'objet de la vénéra– tion et de l'admiration universelle, fut appelé à lui succéder dans sa dignité vers 1039. L'archidiaconat était une charge importante en ces temps, parce qu'il comprenait encore les fonctions de vicaire général. Notre saint s'acquitta, à la satisfaction générale, du double office qui lui était imposé, et il le remplit pendant quarante-deux ans (1). Un des premiers soins du pieux fondateur des deux hospices des Alpes pœnines et graies fut d'en confier la direction à quelques-uns de ses confrères chanoines de la Cathédrale, qui professaient la règle de Saint-Augustin. An témoignage de quelques his– toriens, les pèlerins français qui avaient accompa– gné le saint dans son expédition alpestre, embras– sèrent la vie religieuse au Mont-Joux. Il est à croire qu'il établit aussitôt en ce lieu un noviciat pour la formation des sujets désireux de se vouer au (l) Vies du saint passim.

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