BASA
.A.RUMPTIUS 319 un faux pas, ils roulaient sans arrêt jusqu'au fond du vallon. Les femmes descendirent sur des traî– neaux faits avec des peaux de bœuf. La plupart des chevaux périrent, ou bien traînés à bras d'hom– mes, ils furent presque tous hors de service. Enfin, on arriva à Aoste, puis on se dirigea par Turin et Plaisance, vers Oanosse. La comtesse Adélaïde et son fils Amédée II accompagnèrent l'empereur jus– qu'à cette dernière forteresse (1). En 1081, Henri IV reparut en Italie à la tête d'une nombreuse armée, poursuivant l'impie dessein de chasser de Rome le saint pontife Grégoire VII et d'y introniser, à sa place, Guibert de Ravenne. En avril, il se trouvait présent dans un conciliabule convoqué à Pavie pour consommer l'élection schis– matique de l'antipape. Le saint archidiacre d'Aoste, Bernard de Menthon, qui évangélisait alors le No– varais, .se présenta au fier monarque, et essaya de le détourner de son entreprise sacrilège, prédisant de grands malheurs à son obstination. Vains efforts! Le saint apôtre des Alpes retourna à Novare, où il termina sa glorieuse carrière, le 12 juin 1081 (2), et le souverain allemand se porta sur Rome. Il es– suya sous les murs de la ville <le graves pertes, et fut enfin obligé de s'enfuir, à l'approche de Robert Guiscard, qui venait délivrer Rome et son pontife. Henri reprit le chemin de l'Allemagne, en franchis– sant le col du Mont-Joux, accompagné de son chan- (1) Histoire du pape Grégoire VII par Voigt, p. 421. - De Sonnaz, Studi storici sul Oontado di Savoia, part. II, p. 256. (2) V. la Dissertation : « A quelle date est mort saint Ber– nard de Menthon ? •
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=