BASA

.ARUMPTIUS 321 Les conjectures, que nous venons d'émettre au sujet de la canonisation équivalente du héros de nos Alpes aussitôt après sa mort, nous ne les main– tenons que sous le bénéfice de l'authenticité de la charte alléguée. Avouons-le, il est permis de sou– lever des doutes sur ce point. D'abord, il conste que le nom du chancelier Aymon, qui figure dans l'acte, est absent des chartes du onzième siècle; il n'apparaît que dans des chartes de 1135 et 1146. Il y a plus, il est dit dans le document cité que le siège impérial était vacant. Or, il résulte des char– tes de l'époque que l'empire était occupé par Henri IV. Ce n'est pas tout, la formule qu'a employée l'é– crivain de cet acte, s'éloigne du style du temps. Le vendeur est dit assermenté, ittrcttiis. Cette expression ne se rencontre point dans les chartes du onzième siècle. Ajoutons qu'avant l'an 1176 aucun antre do– cument n'adjuge la dénomination de Saint-Bernard à son œuvre immortelle. Elle n'est connue jusqu'à cette année que sous le nom de « Maison dn Mont– J oux ». La teneur de cette charte la reporte plutôt à l'an 1287. Mais supposé l'authenticité de la pièce en ques– tion, constituerait-elle un argument tendant à dé– montrer que la date de la mort de saint Bernard doit être placée bien avant 10811 L'autorité ecclé– siastique aurait-elle pu, dans un si court espace de temps, de 1081 à 1087, remplir les formalités ca– noniques pour établir son culte religieux et lui dé– cerner officiellement le titre de saint 1 - Oui, les formalités d'une canonisation équivalente ont pu facilement se terminer dans l'espace de six années. Qui ne sait que les enquêtes qui se font par la voie de l'Ordinaire diocésain, même en des causes

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