BASA
322 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE majeures, échappent aux lenteurs des procédures, dont est coutumier le Saint-Siège 7 L'évêque, étant sur les lieux, est à même d'apporter une plus grande diligence dans l'instruction des procès canoniques et la promulgation des sentences. Aussi l'évêque d'Aoste a pu aisément, dans le terme de deux ou trois ans, mener à bonne fin la canonisation équi– valente de notre saint. Au reste, l'histoire atteste que le Saint-Siège lui– même a inscrit au catalogue des saints, plusieurs serviteurs de Dieu, peu de mois ou peu d'années après leur mort. Citons les noms de saint Hugues, évêque de Grenoble, canonisé l'année même de sa mort, de saint Homobon et de saint Antoine de Padoue élevés aux honneurs des autels l'année après leur trépas, de saint François d'Assise et de sainte Claire inscrits au calendrier des saints deux ans après leur décès. Ce que le Saint-Siège a fait, l'évêque Arumptius, qui, selon plusieurs historiens, gouvernait le diocèse d'Aoste de 1058 à 1093, a pu le faire lui-même avec autant de facilité, quoique avec moins d'autorité. En définitive, la charte alléguée de 1087 n'infirme pas la thèse qui fixe le décès de saint Bernard à l'an 1081, puisque cette charte est postérieure à sa mort. Elle tend plutôt à établir que le Serviteur de Dieu a été honoré d'un culte religieux dans le diocèse, al!-ssitôt après avoir quitté cette terre, si grande était la confiance du peuple en son inter– cession justifiée par l'éclat de ses vertus et la mul– titude de ses miracles (1). (1) V. la Dissertation : Saint Bernard de Menthon et une charte de 1087. Aoste, Imprimerie Catholique, 1901.
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