BASA

BOSON II 325 nouveau comte de Savoie, Humbert II, ayant besoin des services d'ûger, le fit bientôt élargir, et, pour se l'attacher, il lui donna, le 14 septembre 1094, plusieurs terres situées dans le Oanavais (1). Des esprits chatouilleux pourront s'étonner ici <le voir deux évêques aux prises. Pour juger ce fait, il faut se reporter aux mœurs du moyen âge. Il n'était pas rare alors de voir les évêqnes porter les armes et aller à la guerre. Sans doute, les canons de l'Eglise ne leur permettaient pas les expéditions militaires; mais, sur ce point, ils n'étaient pas toujours rigon– réusement observés. Le prélat Boson pouvait invo– quer en sa faveur le bénéfice des circonstances at– ténuantes. Légitimement élu évêque d'Aoste, il ne fit que défendre ses droits et opposer la force à la force employée par un prélat rusé qui avait em– brassé la cause <le l'empereur excommunié Henri IV, persécuteur du pape Urbain II. L'évêque Boson, ayant affermi son autorité, s'oc– cupa activement <le l'administration de son diocèse. Ami de la vie religieuse, il protégea constammell t pendant son épiscopat les Congrégations. Vers 1094, appréciant leurs bienfaits, et voyant les rangs de son clergé séculier dégarnis, il confia le service de l'église de Sainte-Hélène, avec tous les bénéfices et les possessions qu'elle avait ou qu'elle acquerrait, au prieur de Saint-Victor de Genève, qui dépe11- dait lui-même de l'abbé de Cluny. Déjà alors, selon toute vraisemblance, cette église, sans être parois- D'ailleurs, quel démêlé l'évêque d'Ivrée aurait-il pu avoir en Bavière' (1) Savio, 1 primi Conti di Savoia. 26

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