BASA

BOSON II 337 r1gme, s'appelait Gondulphe, sa mère Ermemberge; elle était apparentée aux comtes de Savoie. Placé au prieuré bénédictin de Saint-Béning à Aoste, il y fit de grands progrès dans la piété et dans les études. Il pensa même à revêtir le froc religieux. Son père s'opposa vivement à son dessein et le produisit dans le monde. Le jeune Anselme se re– froidit dans le service de Dieu ; il ne glissa pas cependant sur la pente fatale du vice, il fut retenu par les avertissements de sa pieuse mère. Mais la mort la lui ayant enlevée, il perdit la paix domes– tique, se brouilla avec son père et s'enfuit loin de la patrie. Après avoir erré quelques années en France, le fugitif entra à l'école dn Bec en Normandie, qni commençait à jeter un grand éclat sous le profes– sorat du célèbre Lanfranc. L'étudiant s'y fit aussitôt remarquer par la pénétration de son intelligence et l'éminence de ses qualités. Il y embrassa la règle bénédictine, à l'âge de vingt-sept ans, et s'adonna avec ardeur à la pratique exacte des vertus reli– gieuses, ainsi qu'à l'étude approfondie des Saintes Ecritures et des questions philosophiques les l1lns ardues. Le fervent moine devint prieur, puis abbé du Bec, après que Lanfranc eût été nommé arche– vêque de Cantorbéry. Il remplit consciencieusement ces charges, instruisant les moines sur leurs devoirs, leur donnant les avis opportuns et les édifiant par la sainteté de sa vie. Mais c'est surtout comme professeur qu'Anselme répandit au loin le bon renom de l'abbaye du Bec. Une foule de jeunes gens, re– ligieux et laïques de tonte nation, vinrent se grou– per autour de sa chaire. Il les ravissait par la sua– vité de ses manières, la profondeur de ses vues, la

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