BASA
BOSON III 349 leur vie, tout aussi bien que la propriété des autres sujets libres des Etats T De pareilles voies de fait ne pouvaient s'appuyer que sur la raison du plus fort., et il est permis d'y voir un reste de barbarie du moyen âge. Mais, si ces actes constituaient une injustice flagrante, il est beau de voir un prince, <lans la plénitude de sa force, avouer ses torts, re– noncer au prétendu droit de dépouilles des chanoi– nes défunts, bien que sanctionné par une longue coutume, et protester de les laisser à l'avenir libres dans les déterminations de leurs dernières volontés, Qu'est-cè qui a poussé Amédée à cet acte écla– tant de réclamation 1 L'évêque Boson et son cha– pitre auront sans doute fait des réclamations et prié le jeune comte d'alJolir cet abus. Mais la raison déterminante de cet acte se trouve . exprimée dans la charte même. Le pieux prince avait formé le dessein de se rendre par dévotion à Jérusalem. L'Europe, ébranlée par le mouvement de la pre– mière croisade de 1096, envoyait toutes les années en Terre-Sainte une foule de personnes de l'un et de l'autre sexe, pour y visiter ou défendre le saint sépulcre. Les pèlerins se préparaient à ce long vo– yage par des aumônes, des donations aux églises et la réparation des scandales et des dommages causés. Ce n'était pas trop, pour se rendre le ciel favorable dans une entreprise alors si périlleuse. Le comte Amédée voulut lui aussi attirer les béné– dictions divines sur son pèlerinage lointain (1), en (1) Il est certain qu'Amédée III alla deux fois en Orient, en 1116 et en 1147. C'est ce que nous rapporte Guichenon dans ses Preuves (Hist. Générale de la R. Maison de Savoie):~ Cum
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