BASA

350 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE se réconciliant préalablement avec l'Eglise, et en promettant de respecter dans leur intégrité les droits de propriété de chacun ùes chanoines de la Cathé– drale d'Aoste. C'est l'engagement solennel qu'il prit, étant en notre Cité, le 19 janvier 1116 (1). Boson de la Porte-Saint-Ours eut donc la conso– lation de voir son prince proclamer l'inviolabilité des biens délaissés par les chanoines à leur mort. C'était la répudiation du principe sauvage malheu– reusement pratiqué en tout siècle par bien des gou– vernements : « La force prime le droit. » En 1124, nous trouvons le nom du prévôt de Amedeus illustris cornes... ire iam secundo Jerosolymam inten– deret. » La première fois, il se rendit en simple pèlerin à Jéru– salem, pour satisfaire sa dévotion et expier ses péchés. La seconde fois, il prit part, avec une foule de chevaliers, à la seconde croisade; mais il mourut en mars 1149 à Nicosie, ville de Chypre, avant de toucher la Terre-Sainte. (1) La charte citée, bien qu'elle donne le quantième du mois, ne porté pas cependant la date de l'année 1116. Mais celle-ci est plausible, parce qu'elle nous offre la coïncidence du jeudi de la semaine et du 9 janvier. Cette coïncidence se re– trouve, pour la première moitié du xn° siècle, dans les années 1105, 1111, 1116, 1122, 1128, 1139, 1150. Or, l'année 1105 doit être rejetée, car Amédée était alors dans un âge trop tendre pour entreprendre un voyage si lointain. En 1111, il était à Rome, au témoignage des historiens, à la suite de l'empereur Henri V; il ne pouvait donc se rendre en Terre-Sainte. Quant à 1122 et aux années suivantes, il n'est pas probable que les seigneurs signés dans la charte, Vuitfred de la Charbonnière, Vuillerme de la Tête du Mont, Hugues d'Albiez, Vuillerme du Châtelar et Emeric de Briançon, qui vivaient en 1097, aient tous prolongé leur existence jusqu'à 1122. La date de 1116 est donc la seule admissible. Ajoutons que les notes graphiques de notre document le reportent au commencement du XI 6 siècle.