BASA

356 HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE En 1135, nous assistons pour la seconde fois à l'institution d'un réfectoire faite par le diacre Jean de Vileta en faveur du chapitre cathédral d'Aoste. Ce digne ecclésiastique nourrissait le projet d'entrer en religion. Mais, à tout événement, voulant sou– lager les âmes du purgatoire, et notamment celles de ses parents, il soumit une de ses propriétés à un cens vers la Cathédrale pour l'entretien d'un réfectoire, dans le cas seulement qu'il vécût et mou– rût sans réaliser son pieux projet. Une pensée de foi et de charité inspirait l'institution des réfectoi– res. Une foule de documents de cette époque témoi– gnent de la vivacité du sentiment chrétien dans les cœurs. Nous avons de 1135 un acte de· vente fait par Anselme à une femme nommée Marie. Il est insignifiant en lui-même, mais la formule en est remarquable. Le début est frappant et rappelle le sublime cantique de la sainte Vierge : « Je te ~ glorifie, Marie, dans le Seigneur. » Le vendeur en– suite invoque le nom de Dieu : « Moi, Anselme, au nom de Dieu, je te vends, » etc. Placer son con– trat sous les auspices du Très-Haut, n'était-ce pas pour Anselme lui conférer la meilleure garantie possible de la validité et de la bonne foi~ L'acte e_st stipulé dans le cloître de la Cathédrale, tout près de la maison de Dieu, afin qu'il reçût à la fois la publicité nécessaire et une sorte de consécration religieuse. La plupart des actes de ce siècle et des siècles suivants furent rédigés dans le cloître ou sur la place de la Cathédrale. Les chanoines de Saint-Ours vivaient dans une parfaite régularité. Le renom de leur piété et de leur zèle dépassa bientôt les étroites limites de la

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