BASA
374 IIISTOIRE DE J}ÉGLISE D'AOSTE des races. » Les exceptions ne peuvent que confir– mer ln, règle. Dès le Henvièrne siècle, nous voyons dans le ro– yaume des ]francs se <lessiner les linéaments de la langue française. Le latin restait la langue <les lettrés et des clercs; rnais Je peuple avait son lan– gage à lni. Les capitulaires de Charlemagne, les conciles de Reims et de Tonrs recommandent aux prêtres de prêcher aux fidèles « en langue romane rustique, » et selon la manière de parler propre à chaque pays. Charles le Chanve, roi de France, et so11 frère Louis, roi de Bavière, dans lenrs rapports avec leurs sujets, s'exprimnient, l'un en français, l'antre en allemand. De fait, réunis en 842 à Stras– bourg, ils sanctionnèrent Jenr alliance contre lenr antre frère Lothaire par un serment auquel ils cher– chèrent à intéresser leurs peuples; ce serment fut prononcé non en latin, comme c'était alors la cou– tume pour les actes publics, mais dans le langage vulgaire de la France et de la Germanie, tont à fait différent l'un de l'autre. Cantù a publié ce pré– cieux monument littéraire (1). Les considérations qui précèdent s'appliquent ex– actement à la Vallée d'Aoste. Aux siècles du moyen âge, la classe cultivée conservait soigneusement le latin dans les actes publics; mais le français, dans sa forme rudimentaire, était le dialecte du peuple valdôtain, car il devait parler le dialecte de ses congénères d'Outre-Monts. C'est ce qüe démontre aussi l'appellation des familles. Presque tous les noms patronymiques, qui plongent leurs racines dans le passé lointain de notre pays, se rattachent (1) Hist. Univ. L. X, ch. II.
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