BASA
HUGUES II 375 au type français. Ils se retrouvent non seulement en Savoie et en Suisse, mais encore en Franche– Oomté, dans le Dauphiné et dans d'autres provinces françaises (1). Il y a plus, la dénomination des lieux chez nous remonte assurément à une époque très reculée. Les chartes du onzième et dn douzième siècles, nous l'avons vu, en font mention d'un grand nombre; ils s'écrivent de la même manière de nos jours, avec de légères variantes. Or, ces noms ne dérivent nullement de l'italien, mais, si on excepte quelques termes de provenance celtique, latine ou allemande, ils affectent une forme française et accu– sent, par conséquent., une origine française. Le patois même du pays est nne sorte de fran– çais corrompu et offre une grande affinité avec les patois d'au-delà des monts; ce qui s'affirme du dia– lecte parlé aujourd'hui comme de celui des âges passés. On ne peut contester ce fait : le valdôtain, n'ayant pour véhicule de ses pensées que son gros– sier idiome, se fait parfaitement comprendre du valaisan, du savoyard, du franc-comtois. Il en a toujours été ainsi. C'est que notre patois est un composé de provençal, dialecte de la langue d'oc, et de bourguignon, dialecte de la langue d'oil. Il dérive des deux dialectes en usage dans les deux fractions qui se partageaient la langue romane en France. Si les populations, qui parlent les patois transalrin et in<ilpin, se levaient aujourd'hui en masse et déclaraient leur i11dépendance, on verrait se relever tout d'un bloc et pour la quatrième fois l'ancien royaume de Bourgogne. (1) Bérard, la Lang1ie française.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=