BASA

=8- laissa à ses enfants, outre une grande fortune, un nom sans tâche. Son fils malheureusement devait le déshonorer. Le comte André <le Pléoz, né le 18 août 1675, fut tenu aux fonts baptismaux par Mgr Bailly, évêque d'Aoste. En 1710, il épousa la noble Demoiselle Anne-Dauphine, fille du seigneur Jo– seph Arnod d'Entrèves. Le ménage, d'abord heu– reux, se brouilla bientôt, probablement pour défaut de descendance. En 1713 et 1714, le comte, esprit borné et superstitieux, méditait de se débarrasser de son épouse. Il eut recours il cet effet à di vers sortiléges étranges et puérils suggérés par quelques charlatans qui abusaient de sa simplicité. Ces pratiques ridicules, natnrellemPnt sans aucun effet, demeurèrent secrètes jusqu'en 1723. A cette époque, elles parvinrent à la connaissance de la police de Turin, qui déployait contre de pareils faits un zèle qui peut nous paraître excessif, mais qui était alors conforme à l'esprit dn temps. Que de Pléoz fût arrêté, jugé et au besoin puni selon le Coûtumier d'Aoste, rien de plus naturel. Mais ici la politique écrasa le droit. De Pléoz avait ses juges ordinaires à Aoste, et d'après le Coûtumier, il n'aurait probablement pas été condamné; car il est à noter que, tandis qu'en Piémont, en Savoie, en France les procès et coIHlamnations pour sorti– léges, sorcelleries et envoûtements étaient très fré– quents, on n'en trouve presque pas d'exemples dans la Vallée 'l'Aoste. Le gouvernement 'le Victor-Amé– dée II saisit cette occasion pour porter un nouveau coup aux usages et privilèges d~ la Vallée. Dès le règne d'Emmanuel-Philibert déjà, on visait à les supprimer et on y réussit quelques années plus tard, en 1773. . . ..

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