BASA

- 202 - A en juger par ses culées, le pont romain avait, y compris les deux parapets, une largeur de m. 5,80 et une lo11g11eur, entre les deux berges, de 15 mètres. Le pont moclerne, qui le surmonte, conserve :\ peu près les mêmes proportions. De Tillier et la plupart des historiens de la Val– lée d'Aoste, affirment que Je pont romain fut dé– t mit, en 1691, par les troupes françaises (1). Promis, (1) L'année 1691 a été pour notre pays, ou du moin s pour le Valdigne, l'année la .plus néfaste qui fut j amais. Fatigué des prétentions insupportables du roi Louis XIV, Victor– Amédée II avait fi.ni par conclure, le 3 juin 1690, un traité d 'alliance offensive et défensive avec les ennemis de la France, qui avaient formé la li gue d ' Augsbourg. Louis XIV s'en vengea en faisant envahir immédiatement le Piémont et la Savoie. Le Duché d'Aoste s'atteudait à être envahi à son tour, <l ès le priutemps sui vant. C'est pourquoi, le Conseil des Com– mis, faisant des prodiges d'activité, avait pourvu d ' urgence et de son mieux au rétablissement de l 'ancien camp du prince Thoinas et à la défense du pays. Mais ces préparatifs n' é– taient rien en face des besoins du moment. De leur côté, les troupes de l 'Etat, occupées dans des guerres, ailleurs, 11e pouvaient marcher an secours de nos frontières, et les mi– li ces valdôtaines, c'est-à-dire quelques centaines d 'hommes, allaient se trouver ·seules en face d ' une armée nombreuse et aguerrie. Tout-à-coup, le 18 juin 1691, une armée française, com– posée de mille dragons à cheval et de cinq mille fantassins, sous le commandement du général de la Hoguette, v int cam– per à La Thuile, et après avoir bravé toute r ésistance, de– scendit le lendemain jusqu'à La Salle, brûlant et saccageant to ut et se li vrant à toutes sortes d'excès et de violences . Le 20 juin, l 'armée arriva à Aoste. «Le 21, dit une note manuscrite du colonel Eugène-Gaspard de Tillier, oncle de

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