BASA
- 320 - terait à cette épreuve? » (1) Toute autre institu– tion humaine aurait en effet infailliblement sombré dans ce conflit d'ambitions, d'égoïsme, de corruption et de mauvaise foi. Rappelons, en peu de mots, pour l'intelligence de notre récit, l'origine de cette .funeste scission. Grégoire XI meurt à Rome, en 1378, après y être rentré peu de temps avant, au retour d'Avignon ; les factions déchirent la ville des papes; peu avant, Cola de Rienzi, plein des souvenirs de la grandeur romaine, avait pu y rétablir un fantôme de répu– blique; son œuvre s'ébranle l>ientôt et les factions s'enveniment; l'autorité dn Pape est nulle, surtout après 70 ans d'absence; les cardinaux fra~çais qui avaient quitté, avec regret., le ciel et la tranquillité de la Provence, sont en majorité au conclave. Sur ces ent.refai tes, u11e révolution éclate à Rome; les méridionaux sont ardents dans lenrs passions; ils réclament à grands cris un pape romain 1 ou, au moins, italien ; ils l'obtiennent dans la personne de l'archevêque de Bari qui prit le nom d'Urbain VI. Mais trois mois ne s'étaient pas encore écoulés que tous les cardinaux, sans exception, abandonnent le nouvel élu et., réunis, comme ils le préten<lent, dans un lieu libre, nient solennellement et formellement la validité de l'élection, et peu après procèdent à un nouveau choix. Urbain VI se crut bien élu, son compétiteur mieux encore, et voilà le schisme commencé! Dès lors s'ouvre pour Je monde chré– tien, pour l'Eglise et pour la papauté, une de ces époques pleines de désolation ponr le présent et de menaces pour l'avenir. (1) De Maistre : D11. Pape, l. IV".
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