BASA
- 355 - Benoit XIII n'était pas scrupuleux sur le choix des moyens à prendre pour atteindre son but ; il pouvait facilement des menaces, passer à la réalité. Dès lors Challant pensa à la fuite; mais il ne lui était pas facile d'y arriver sans <langer. La ville appartenait à l'Espagne, la police était dévouée au pape et sous ses ordres. Aussi toutes les dé– marches <le Ohallant, tous ses pas étaient surveillés. Il réussit à s'évader de nuit, vers les premiers jours du mois de février, accompagné de son frère Guil– laume de Ohallant, évêque de Lausanne, qui avait aussi assisté à cette larve de concile. Ohallant, après tant de dévouement pour son maître, était enfin réduit à ce moyen, pour se dét.acher de lui. Il avait enfin ouvert les yeux et compris qu'il fallait cher– cher ailleurs le véritable chef de l'Eglise ! Il nous reste une curieuse relation du concile de Perpignan (1), écrite par le chartreux Boniface, frère de l'illustre saint Vincent Ferrier (2); c'était un ret : non volo vos scandalizare, sed dico quae mihi viden– tur in concilio. Replicavit idem Beuedictns ; ego faciam vos poni iu tali loco qnod uon v itleb itis solem forte de vita ves– tra. Et hoc fuit verum et 11otnm et super hoc est publica fama et vox. » (I) Martène : Thesait.riis Anecdotmn - Il, 1481 - 1454 - 1459. (2) Boniface avait été nommé par Benoit XIII, général des Chartreux. En 1418 il l' abandonna pour se rattacher à Martin V. C'était d'ailleurs un homme très instruit : « fuit vir utriusque juriscon sultus omnium sui temporis eruditissi– mus. » Bollandistes 5 avril. - Mais les disputes de religion ont. le don de passionner et d 'aveugler les meilleures intel– ligences!
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