BASA

385 - Un fait frappe tout d' abord celui qui observe froidement la marche et l'ensemble de cette mémo– rable assemblée; c'est l'influence prépondérante qu'.Y prirent, dès le commencement, le clergé ùn second ordre et l'élément laïque. Cette multitude infinie de simples prêtres, de doctenrs, de députés des Uni– versités, poussés d'aill eurs, par le parti français, guidés par les cardinaux ù'Ailly et Filastre et par le fameux Gersou, manifestèrent bientôt, et finh'ent par faire prévaloir les opinions radicales, les plus avancées (1). Il y avait, dan s cet élément indisci– pliné et remuant, un ferment d'envie et de haine contre cette hautaine ari stocratie ecclésiastique que l'on accusait d'orgueil, d'ambition et de cupidité. De là, un besoin de s'agiter et de se récrier contre la prépotence et la trahison des cardinaux, et de proposer les voies extrêmes. La coutume et les ca– nons de l'Eglise leur r efu saient toute ingérence dans les délibérations dogmatiques. A Constance, on vit, ce qui ne s'était jamais pratiqué dans aucun con– cile, sauf à Pise, le bas clergé et les laïques voter par tête avec les évêques. (1) Nous avons dit 'mrlicales. Voici en effet comme rai– sonnai t le cardinal Fillastre pour obtenir le vote aux simples prêtres : « omnes sacerdotes repellis, qni tamen est prœci– pu ns ordo in Ecclesia Dei, inter qnos nnus surnmus est pa– pa . . . Inter episcopos et prœsbiteros, quantum ad ordina– tionem et rneriturn, Apostolus nullarn differentiam facit, do– cens ... quis episcopus debet ordinari; nihil dicit de pne– sbiteris, insinuans eadem in prœsbitero et episcopo requirenda et eurndem esse ordinern et dignitatem, licet istis temporibus iuultit ndo fecerit vilesccre, rnriores sunt episcopi, ideo t«n– t1t1n prretiosiores. » Labbe XII, 1447. 25

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