BASA
Monseigneur et Messieurs, Depuis Saint-Evremond, plusieurs écrivains se sont amusés, avec plus ou moins d'esprit, aux dé– pens des académies, ces petites serres chaudes où l'on cultive la plante frileuse et délicate de la va– nité humaine. Ohez nous, deux journaux disparus et qu'il ne vaut pas la peine de nommer ont dé– pensé leur verve et aussi leur sottise contre l'inof– fensive Société de Saint-Anselme, qui a continué quand même à se recruter, à travailler et à filer son existence modeste et paisible. Un peu partout, on en revient maintenant et on commence à re– connaître que ces Sociétés luttent avec avantage contre la centralisation. On a fini par s'apercevoir que les grandes villes absorbent toutes les énergies, que la vie locale s'efface, que les mœurs, les usa– ges, les costumes, les traditions disparaissent et que tout se nivelle dans une terne et prosaïque u– niformité. Le culte de l'histoire lui-même devient ridicule pour beaucoup qui croient sérieusement que le monde commence avec leur petite person– nalité. Puisqu'ils s'emparent si résolument de l'a– venir, résignons-nous à vivre du passé et de cette
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