BASA
- 412 - compensation tardive que procurent l'expérience et les bons souvenirs. D'ailleurs on se trouve si bien avec les ancêtres, surtout quand il s'agit de faire place à d'autres idées, à d'autres tendances et à de nouveaux caractères. Il est possible, il est même probable que le jeune homme actuel devienne un jour lui aussi le senex laudator ternporis acti; il louera peut-être ce qu'il aura. contribué à détruire et il deviendra alors indulgent pour ceux qui lui par– laient du passé. Mais il est un autre enseignement - je dirais mieux - un autre sentiment qui se dégage de la vie et des travaux de nos sociétés littéraires : c'est celni de la reconnaissance, une vertu ou une qualité qui devient si rare et dont il importe de conserver la graine précieuse. Il nous est permis de constater que nos devanciers ont fait du bien. Ils ont travaillé et lutté pour leur famille et pour leur petite patrie; ils y ont laissé des œu– vres de bienfaisance ; ils ont bâti nos demeures et nos édifices religieux; ils ont labouré notre sol; ils ont aimé ces montagnes et continué ces traditions familiales qui sont une partie de nous-mêmes et qui constituent l'héritage moral, le caractère ethnique et la vie d'un petit peuple qui tient à se sur– vivre. Pourquoi les oublierons-nous ces ancêtres~ Et il nous est permis aussi de penser que toute la vie ne consiste pas dans les préoccupations maté– rielles, que les jouissances les plus élevées et les plus sereines, que de nobles satisfactions se trou– vent dans les loisirs consacrés à l'étude, dans l'u– nion fraternelle des intelligences et des cœurs qui visent au perfectionnement moral, à la recherche de ce qu'on est toujours convenu d'appeler le vrai, le bien et le beau.
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