BASA
- 415 - « Si votre assentiment, disait-il, se faisait attendre; en face de ces monuments superbes, vieux témoins d'une grandeur tombée et dont votre cité se tient :fière encore, je vous appellerais en témoignage con– tre vous-mêmes. Arrachei· du naufrage des temps les débris épars du passé; remuer les décombres et chercher au milieu des mines les témoins soli– taires d'un autre âge; poursuivre, à la trace de leurs pas et souvent de leurs dévastations, la mar– che et la succession des peuples, contempler sur une médaille, sur une pièce de monnaie la :figure et les traits d'un héros mort il y a deux mille ans ; rapprocher d'une légende populaire le tronçon d'un glaive on le fragment d'une armure; interroger la lampe sépulcrale et demander à l'urne funéraire la nation, le culte, la vie et la mort de cel ni dont elle renferma les cendres, et forcer de la sorte le silence des tombeaux à déposer contre la mort et l'oubli; puis toutes ces voix discordantes, tous ces éléments di vers, les rapprocher, les comparer, les unir au moyen d'une critique à la fois ingénieuse et sé– vère; les harmoniser entre eux dans un concert élo– quent, et reconstituer ainsi, pièce à pièce, tout un passé disparu pour jamais; n'est-ce pas là, Mem– bres de la Société académique d'Aoste, que je suis flatté d'avoir ici pour juges, n'est-ce pas là l'heu– reux délassement de vos travaux, l'utile occupation de vos loisirs T (1). (1) L'étude de l'histoire. - Discours prononcé à la distri– bution des prix aux élèves du Collège royal d'Aoste en 1856 par l'abbé A. Pignier, professeur. - Aoste: D. Lyboz.
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