BASA
429 - * * * Encore quelques minutes, Messieurs, et j'ai fini. Le cnlte dn passé, l'amour de la religion et du pays ont inspiré et alimenté la modeste existence de notre Société académique. Elle a franchi son demi-siècle en tâchant d'exhumer les souvenirs et les gloires locales, de conserver les traditions, de rappeler des bienfaiteurs ignorés et de rattacher la génération présente à ces anèêtres qui ont travaillé et lutté au milieu de ces montagnes et sur cette terre que la Providence nous a :fixée pour demeure. Mais notre tâche est loin d'être finie; il nous reste encore à fouiller dans les recoins dn passé et à trans– mettre nos Rentiments et le goût de nos recherches à ceux qui viendront après nous, car notre Société est destinée à vivre. On nous a reproché, à nous Valdôtains, de manquer <le largeur de vue et de nous restreirnlre un peu trop dans les étroites li– mites de nos montagnes. Je ne saurais jusqu'à quel point ce reproche est mérité. Nous luttons, et à bon droH, pour la conservation de 11otre langue mater– nelle, mais, dans cette obstinat,ion généreuse, il est peut-être vrai que nous négligeons trop de soigner ce patrimoine intellectuel et moral qui est si né– cessaire à la libre manifestation de notre pensée. Des écrivains, qui ont parlé de notre Vallée, de nos mœurs et de nos tendances avec une bienveillance marquée, constatent que nous parlons et que nous · écrivons encore le français de Joinville. Avec sa pointe d'ironie, c'est là nn éloge flatteur pour no– tre caractèrf', mais nous pourrions aussi l'éviter à d'autres égards. Si nous avons besoin de nous ra-
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