BASA
- toz - Saint Anselme se rendait à Rome pour soumettre au pape les difficultés suscitées par le roi d' Angleterre, Guil– laume le Roux, à son administrati on épiscopale. Cluny étant sur sa route, l'occasion s'offrait donc à lui de visiter le monastère, dont les religieux menaient une vie si admirab le de régul arité. Cette régul arité, déjà la renommée la lui avait apprise, mais il all ait pouvoir la constater par lui-même. Eadmer raco nte ainsi cette visite, qui eut lieu en io97 : « Nous arrivâmes à Cluny trois jours avant Noël et le digne prélat y fut accueilli avec vénération de toute l'armée des moines de ce monastère ; son arrivée répandit parmi les religieux la joie et l' allégresse. Comment peindre leur ac– cueil ? J e me contenterai de dire en quelques mots qu ' il fut , pendant tout le temps de son séjour , traité avec des hon– neurs tout particuliers, tel qu 'on n 'en rendait à a ucun des nombreux pèlerins qui visitaient Cluny . " r) Quell e estime et quell e affecti on ne devait pas professer surtout le vénérable abbé pour le vaillant primat d ' Angle– terre ! Ces deux âmes étaient si bien faites pour se com– prendre, toutes d eux possédant à un éminent degré l'amour de Dieu et de son Eglise ! Saint Hugues, en effet, avait été l' un des plus fermes appuis de Grégoire VII dans sa lutte contre les investitures et la simonie, et c ' est pour la même cause que le pieux archevêque subissait les rigueurs de l'exil. « Pour notre saint abbé, dit Dom l' Huillier 2), c ' était une joie de posséder celui qu'il admirait depuis longtemps, comme abbé du Bec autant que comme archevêque et champion de la liberté de l' Eglise. Il désirait vivement le voir et le connaître ; auj ourd ' hui son désir est sa tisfait. Entre eux deux se noua une amitié tendre et sincère, fond ée sur une enti ère commun auté de sentiments, et aussi sur un e similitude remarquable de caractère et de sainteté. Che7. r) Hist. de S . Anselme, t. lt, p. 180. 2) Vie de S . H11.1;ues, p. 443.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=