BASA

- ro3 - aucun des illustres amis qu 'avait eus jusqu 'alors l'abbé de Cluny, même parmi ceux qui furent de grands saints, il n 'avait trouvé, autant que chez l'archevêque Anselme, une douceur et une égalité d 'âme, une sainteté affectueuse et attachante, qui répondait absolument à ce qu'il était lui– même. De plus, le caractère sacré d' Anselme , sa haute di– gnité dans la hi érarchie, sa profonde science th éologique, dont toute l' Europe était illuminée, inspiraient au sa int abbé pins que se ptu'!génaire ce respect profond qui consolide la véritable affection . De son côté, l'archevêque avait la plus haute estime de l'abbé de Cluny et ne l'aimait pas moins qu' il n'en était aimé. C'était de lui et de l'archevêque d e Lyon q ue le primat voul ait prendre conseil dan s sa positi on difficil e, nous dit Eadmer. » Ma intenant qu ' il avait vu l' abbé Hugues , il all ait, comme il avait hâte d e le faire, se jeter d ans les bras d e l'arche– vêque de Lyon. P uis, après un séjour de quelques mois dans cette vill e, il se rendit à Rome où l'attend ait le glo– rieux discipl e et ami de saint Hugues, le Pape Urba in II . Son. retour en F rance n 'eut li eu que l'année sui vante, et, ne pouva nt rentrer en Angleterre, il se fi xa à Lyon où il demeura un e a nnée entière . P ourquoi le pieux exil é resta-t-il en cette ville, au lieu d 'aller demander à Cluny un asil e qui lui éta it assurément touj ours ouvert, puisqu e , durant son long voyage, il s'était fa it un devoir d e ne loger que clans les monastères et d'y vivre de la vie régulière? L ' histoi~e ne répond pas ù cette question ; mais on peut conj ecturer q ue saint Anselme, poursuivi jusque dans son exil par la haine impl acab le de Guill a ume le Roux , ne voul ait pas, en acceptant l ' hospita– li té à Cluny, exposer les moines cl uni siens cl ' Angleterre aux fureurs du ro i impie. Le Saint s'y rendit cepend ant plusieurs fo is durant son séjour à Lyo n. C 'est cl ans l' une de ces visites, qu ' il fit aux moines assembl és en chap itre, son admirable conférence sur le bonheur de la patrie céleste. Le bonheur du Ciel ! Qui pouvai t en parler mieux que lui, hab itué à méditer sur ce

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