BASA
- !05 - » personne ne s'attribue à lui-même ce qu'il peut avoir ac– » quis de vertus. Qu'il évite avec soin de s'élever au-des– » sus de ce ux qui seraient moins avancés. Que chacun se » tienne sur ses gardes, de manière à se considérer comme » le dernier de tous les hommes, non par une vaine fi ction, » mais sincèrement et du fond du cœur. » r) Ces pieux entretiens de saint Anselme, que tous dési– raient et que plusieurs monastères avaient so ll icités, Cluny ne fut pas seul à en jouir. D'autres maisons eurent encore cette faveur, parmi lesquelles le couvent clunisien de Mar– cigny. 2) C'est là qu'un jour 3) saint Anselme fut témoin du fait suivant : tandis qu'il causait avec saint Hugues, ce– lui-ci " fut éclairé de la lumière divine ; il se tourna vers les moines qui avaient accompagné l'archevêque, et leur dit avec un accent mêlé d'enjouement et de gravité : « Il » est certainement superflu de prétendre apprendre au sei– » gneur archevêque quelque chose des secrets de Dieu. » Mais vous, frères, écoutez ce que je vous dis : la nuit » dernière, le roi Guillaume cl' Angleterre a été condamné » à mort par Celui qui juge dans la justice souveraine ; et » il n'a plus longtemps à j0uir de sa gloire trompeuse. » Or, dit le chroniqueur, il y avait là trois frères attachés à l'archevêque, Baudouin de Tournai, son économe, le prê– tre Eadmer, et Eustache, moine du Bec, tous trois hommes de vertu éprouvée. Ce sont eux qui ont rapporté le fait. La prédiction du saint abbé se vérifia peu après. Le 2 août, Guillaume, occupé à chasser le cerf dans la ,forêt qui avoi– sinait Southampton, tombait frappé au cœur par une flèche qu'un de ses compagnons de chasse venait de décocher contre la bête. » 4) r) lb., p. 240-24r. 2) Couvent de religieuses fondé, vers l'an 1061, par saint Hugues. On y pratiquait les mêmes observances qu'il Cluny ; mnis on devait, de plus, y garder b plus stricte clôture. 3) vers la fin de juillet de l'an rroo. 4) Vie de S. Hugues, p, 444 et 445.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=