BASA
- 107 Dieu nous a donné le bonheur de vous voir, puis-je dire combien je vous suis attaché, combien mon cœur s'est lié au vôtre ? Ce ne sont point là sentiments humains, mais bien l'ouvrage de cet Esprit qui souill e où il veut. Grâces lui en soient rendues ! Puisse cette union qu' il a formée ici-bas se continuer jusqu'au sein de la gloire éternell e, par la volonté du même Esprit. Mais voici que nous apprenons les anxiétés cruell es qui vous ont assailli depuis le jour où vous nous avez quittés. Si tell e eût été la vo lonté du souve– verain Maître, votre bonheur eût été de rester avec Marie aux pieds du Seigneur, et de contempler sa face, plutôt que de travaill er péniblement à l'exempl e de Marthe. L' homme ne s' ap partient pas . Remettez-vous donc à la vo lonté de Dieu, qui prend so in de vous et qui sait tous vos besoins . Mettez en lu i toute vo tre espérance, et soyez prêt à tout supporter. Il sera votre secours, bien certainement , ce Dieu qui n' a jamais manqué à ceux qui espèrent en lui. » Mais que fais-j e, voyez donc? N'ai-j e pas l'air de vou- · loir donner des leçons à votre sa inteté ! Ce serait porter de l'eau à la mer. Croyez-le bien, ce ne sont point des leçons, mais des conso lations que nous voudri ons faire arriver à notre ami le plus cher. Je puis bien ajouter que le monas– tère de Cluny est à votre service, et ne vous manquera jamais, à la vie ni à la mort. Nous envoyons dans votre pays notre fil s Geoffroy; il vous parlera lui-même, et je n ! ai pas besoin de le recommander à vo tre paternité, car il ne cesse de nous red ire quels conse ils et quel s secours cha– ritables vous · lui avez donnés l'an passé . Et non pas à lui seul du reste ; car tous ceux de nos frères qui vous voient en a llant et ve nant , ne se lasse nt de célébrer vo tre charité à leur égard . Grâces vo us en soient rendues, et de tout notre cœur. Humblement nous vous prions de n ous faire savoir par Geoffroy , lorsqu'il nous reviendra, où vous en êtes, et ce que vous comptez faire ; afin que nous puissions, comme vrais fil s, nous réjouir de vos joies, ou (ce qu 'à Dieu ne plaise !) pleurer de vos doul eurs. » La grâce et la paix de Dieu soient avec vous, glorieux
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