BASA

- 120 - Elle s'était fait aussi une loi de compatir aux manquements d'autrui, d'interpréter toute chose en bien ; ell e ne se scan– dalisait de personn e. * * * Modeste et recueillie, le contact avec le mond e, les vi– sites, les bruits, les tracas du monde, lui déplaisaient et ell e les évitait de son mi eux. Son biographe note qu' ell e ne pa– raissait en public qu' autant que son devoir l'exigeait. Elle en craignait les conversations inutiles et trop souvent con– traires à la charité. « C'est pourquoi, ell e se plaisait à de – meurer à I ssogne, non pas pour l' agrément du lieu, qui de so i est fort triste et sombre et qui, même à cause de l'air de la rivière lui é ta it fort préjudiciable à la santé , mais parce que cette so litude fav orisait ses goûts spirituels. » Cc nonobstant, à peine le comte lui fit-il connaître le d ésir d'habiter Châtillon, que de suite, s;i,ns protestation ni diffi– culté aucune, ell e ren onça à ses goüts, pour entrer pl eine– ment dans les vues de son époux . Aussi ce dernier avait-il pour ell e une estime si ngulière et en fai sait-il habituell ement les plus grands éloges. * * * Pleine de charité clans ses paroles et clans ses jugements, elle se gardait de s'abandonner à la médisance ; ell e l'em– pêchait avec soin clans son entourage. S'agissait-il d e rele– ver une faute publique, ell e trouvait encore le moyen d'en atténuer la gravité dans son auteur et de l' excuser. S'agissait-il de s'imposer à l 'audace, à la pétulance d e l'impie et du vicieux ? Personne n 'en trouvait le secret mieux qu 'elle. Sa pose et son regard suffisaient pour cela, tant était grand l'ascendant que lui donnait sa haute vertu ; laquelle répandait même extérie urement sur sa personne un éclat et une majesté irrésis tibles. Elle croyait justement que, si le devoir de la correction est d'une importance souvc-

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