BASA

126 Les épreuves ne manquaient pas à la pieuse dame ; cer– tes, ell e en souftrait vivement; mais, adorant touj ours les d es– seins d e la P rovidence, ell e ne se décontenançai t pas ; gardant une attitude forte et humble à la fois, ell e se sou– tenait en Dieu. Son biographe consigne ici un fait émouvant. C'était en r69 r. (r) La comtesse , avec le comte et toute la famille, était au château d e Châ till on, lorsqu 'on apprend avec ter– reur l' imminente invasion d ' une armée française. Devant l'impossibilité d e lui opposer de la résistance avec une poignée d e ses hommes, le comte se sauve à dis– tance. Quant à la comtesse, ell e prend le parti d e gagner avec ses enfants les hauteurs d e Chamois, Entre-temps, les insinuations les plus malvei llantes à l' en– contre du comte se répandaient clans nos vill ages, le fai– sant passer n i plus ni moins que comme ayant vendu le pays aux Français. L ' illustre dame ignorait peut-être ces bruits. Ell e organisa cl one un fort modeste équipage vers les montagnes d e Chamois. Qu'on s' imagine qu 'elle fit . charger ses enfants clans d es hottes portées à dos d ' homme: ell e– même, suivie d e quelques personnes d e confiance, les ac– compagna. Elle était arrivé au bourg d'Anth ey, bien persuad ée de ne rencontrer jamais, comme cl 'o rclinaire, que le plus bien– veillant et l'e plus respec tueux acc ueil lorsque, soudain , une scène sauvage vint broyer le cœur de la nobl e fugitive. U n attroupement d'hommes s'était formé dans ce bourg. Peut– être la comtesse s'attendait-elle à voir des gens respectueux venus là pour lui offrir leurs salutations et, au besoin , la secourir de leurs bras. Non ; c'étaient des forcenés qui , croyant à la trahison du comte, s'étaient rendus là pour (r) Le général La Hoguette pénétra dans la Vallée le r9 juin r69 r.

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