BASA

- 127 - couvnr l'infortunée dame d' injures et <l'outrages. E ll e ne put, même à prix d'argent, ob tenir quelque soulagement pour ell e, ses enfants et sa compagnie. - Se ul es les su– rexcitations populaires peuvent expliquer de semb lables dé– tails. - La comtesse tint bon et se maîtrisa tant qu'elle se trouva en face d e ces pauvres égarés; mais éloignée qu 'ell e en fut , ell e en pleura amèrement, pour se limiter cepen– dant à dire a u bon paysan qui l'accompagnait, ces simples paroles: « Voyez, mon cher ami, ce qu'il me faut souffrir aujourd ' hui ! Mais que dis-je; c'est mon doux J ésus qui daign e bien me visiter et me faire participante de ses affiic– tions. » Notons que se ul e l' idée fi xe que le comte avait vendu le pays aux Fran çais peut expliquer sembl ab le exaspéra– tion clans ces vill ageois. Or, cette idée avait pris à ce point que quand, vingt ans après, l'abbé Bréan narre ces faits, il accumul e encore arguments sur arguments pour dé– truire ce préjugé. L' idée fi xe d e nos campagnards d'alors était qu e le comte de Challant, loin de fuir devant ce grave danger commun aurait dû , au contraire, s'y opposer ouvertement en se mettant à la tête d'un e armée, si mesquin e fût- ell e, qu'il aurait organisée parmi ses gens. - Le comte, avait compris non seulement l' inutilité mais les funestes et désas– treuses conséquences de cette démarche ; d e là son évasion , que ce11x-là ne savaient autrement ex pliquer qu'en y voyant une monstrueuse trahison ; de là encore leur suprême dépit. * ::~ * Le bon vi ll ageois accompagnant la sainte clame était de Chamois et la conduisait chez lui . Arrivée a u terme d ' un voyage d 'environ quatre heures, par les routes rocai ll euses et raides que l'on connaît , les nobl es fuyards purent enfin se reposer et resp irer en s'abri– tant clans une pauvre maisonnette.

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