BASA
r 34 * * * Son âme ètait très pure; son confesseur se contentait de lui donner sa bènèdiction lorqu 'elle se prèsentait à confesse; surtout le vendredi , qu'elle se confessait pour la sainte com– munion qu' ell e avait coutume de faire en l'honneur de la passion et d e la mort du divin Sauveur; sacrement qu'ell e recevait avec toute prèparation : le jeûne et la mèmoire de ses pèches, qu'el le se rappelait sans cesse, les tenant en note par ècrit. Les pauvres ètaient ses enfants de prèd ilection ; elle les recevait au château, les sou lageait ; en retenait quelques– uns, jusqu 'à huit jours, pour leur faire apprendre l'oraison dominicale et autres prières; s' il y avait des prisonniers, ell e leur fa isa it chauffer des pierres à la braise pour rendre leur sèjour moins doul oureux à la rigueur de l'hiver. D'au– tres, qui ètaient retenus par la honte, ell e les faisait cher– cher et pui s soulager ; leur envoyant le nècessa ire, la nuit, par ses domestiques. Ell e avait soin de faire apprendre à ceux qui l'ignoraient à se raccommoder. * * * · Q L1and ell e le pouvait, ell e ne mangeait à tabl e qu'un plat d'orties ou de pourpier. Ce que voyant, les gens du monde, la tournai ent en ridicul e; comme fit certain Poscè, ouvrier qui ètait occup e à embellir l'èglise de Châtillon ; et qu i la surprit avec cet aliment, au château cl ' I ssogne, un jour qu'el le y ètait seule aveo ses plus jeunes enfants. Le comte, François - J èrôme, apprenant les raillèries de ce mauvais suj et, l' appe la au château d e Châtil– lon et lui fit servir un magnifiqu e dîner, lui disant: « sa– che que le Comte peut manger sp lendidement s'il le cro it ; loin de mèriter tes sarcasmes, la :::omtesse est cligne de toute louange ; ell e a plus de vertu en la pointe d ' un seul de ses doigts que tu n 'en as clans tout ton corps ». Ce fut là toute la vengeance du nob le seigneur.
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