BASA

Alors encore, un enfant des plus jeun.es tomba dans l'escalier et se brisa une jambe; le bruit courai t que c 'était la faute de la baronne. Il fallut que son mari arrivât en toute hftte d e Turin pour la consol er un peu . * * * Antonia Gavod avait son man en prison au chftteau d'Issogne. Un jour que la comtesse l'aperçut, elle lui de– manda le sujet de son arrivée. Touchée de sa simplicité, elle ordonna à son plus jeune fils d'aller lui-même, cha– peau-bas, la prendre par la main et la conduire droit à sa chambre, où elle lui servit à boire et à manger, ce qui ar– riva diverses fois . Une autre fois un d e ses plus jeunes enfants, ayant reçu un affront d'un jeune homme pauvre, voulut se venger ; la comtesse se chargea de le fouetter, lui ordonna d 'aller lui chercher du pain, de. le lui donner en sa présence, ensuite de se mettre à genoux devant ce même pauvre, de lui de– mander pardon, de l'embrasser, de le baiser. Un domestique du château, homme digne de foi, ra– contait que, de son temps, était emprisonnée clans un af– freux cachot une pauvre femme de mauvaise conduite, qui. s'était permise de donner la mort au fruit de son péché . La considération de ces fautes ne diminua en rien la misé– ricorde de la pieuse dame, qui, chaque jour, se rendait dans ce lieu comme en un lieu de délices , et faisait préparer à cette malheureuse à chaque repas un plat garni comme à elle-même, et le lui servait de ses propres mains. Une autre femme fut conduite au château sous de graves. inculpations. Dès qu'elle fut dans la salle du château, la comtesse ne voulut pas se retirer dans sa chambre sans la voir et lui remettre une aumône de vingt sols, l'ayant exhor– tée à demander à Dieu pardon de ses fautes et ~L en faire pénitence ; en attendant qu'elle lui rendrait plus ample– ment les offices de charité qu'elle avait coutume d e rendre aux autres malheureux .

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