BASA
où la montagne permettait des passages . L ' Etat se les ré– servai t pour la liberté de transit et pour les approvisionn e– men ts nécessaires. Les barbares les conservèrent pour les mêmes motifs, et ces fiefs aboutissant à Colonne-] oux pour les Comtes de Savoie, aux co ls de Valpe lline . et de Bionaz et à l\Œunt-J oux pour les Sires de Q uart et ensuite pour les Comtes de Savoie, aux passages de Torgnon et de Val– torn enche pour les seigneurs de Cly, restèrent d es biens domaniaux, d es prata reg"is, pendant les deux royaumes de Bourgogne et sous les Francs, de 414 à ro32. D'autres dynasties féodales les héritèrent ensuite, et ces passages avec leurs versants finirent par être lentement ab · sorbés par la Maison de Savoie. Les princes de Savoie fu– rent appelés tes portiers des Alpes, et ils savaient se faire récompenser de leurs services. D ans le Haut - Valais, ces prata regis échurent en partie aussi aux Ducs d e Zcc– ringen qui les perdirent dan s les guerres du X III 0 siècle. Les d eux principales formes d ' investiture y éta ient l'lzominium et lafidetitas, qui rappell en t les mœurs burgondes et que nous retrouvons aussi chez nous. Les prestations et les contribu– tions y étaient à peu près les mêmes, sm1f la différence des prod uits. Dans le Valais, les évêques receva ient du c'omte de Savoie l' investiture du droit de Chancellerie, tandisq ue chez nous la Chancell erie était une institution autonome. Jusq u'à Amé V , nous voyons souvent les comtes avec le titre d e chance liers d ' Aoste, charge qu'ils faisaient remplir par un vices g·erens. Con tre )es empiétements du prince, le Valais se d éfendait par les armes ; la Vallée d'Aoste protes– tait plus timidement au nom de ses fr anchises et de son droit . Dans rnon enfance, pend ant les vendanges de 1866, je m'évadai d ~\. la maison et je fis une escap'-!de au château de Cly . Cette étrange et., co lossale demeure, dont je ne con– naissais ni la dèstination ni l' histoire et qu'on di sait peu– plée de sorciers et d'âmes en peine, me laissa une impres– sion d e frayeur. Un vieill ard, écho d'une tradition lointaine, m 'expliqua que ce château avait été bâti par un seigneur qui maltraitait ses suj ets.
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