BASA
- 123 - . é tude approfondiè sur cet horriine que noùs regret- tons profondément, j e voudrais pénétrer à fond dans ses écrits, où, j e pense, · il serait facile de faire r essortir l'homme et l'écrivain tel qu'il était. Ce caractère carré, tenacè , incapable de plier, qui va droit au but, était bien un peu celui · de .M. , Frutaz . Une chose, surtout, m'a frappé, lorsque j'ai eu le plaisir de feuilleter quantité d'opuscules que j e trouvai dans la bibliothèque de l'Evêché. Je m' empressai de les liré aux heures de r épit et de relâche, s'il esfpossible d'en avoir, quand on se trouve à la tê te d'un Diocèse , fût-il calme et facile comme celui d'Aoste . Ce qui, donc; m' a frappé , c'est le style : une aisance toute parti– culière, une phrase vigoureuse e t sans effort , une grande richesse et une incomparable précision de t ermes . Ajoutons-y une grâce qu'on ne trouve pas toujours dans des écrits où l'on se préoccupe plus de l' exac titude que de la beauté . Voilà ce que j'ai trouvé e t admiré clans Ies pages de M. Frutaz. Pour. écrire ainsi, notre éminent écrivain avait dû surmonter les attraits du langage local que nous aimons parce qu'il no:us appartient, avec ses beautés natives e t ses idiotismes charmants. Comme il avait vaincu la r ésistance des légendes pour s'en tenir à l'histoire , ainsi. il avait remporté la victoire sur le parler que nous apprenons en bas âge, alors que les impressions sont si fortes et tellement tenaces que nous avons de la peine à les vaincre et même à les connaître, parce qu' elles sont devenues en nous comme une seconde nature .
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